La transformation du lycée de la commune de Couhé en pépinière d’accueil des entreprises et des associations avait été amorcée en 2014, par l’ancienne communauté de communes de ce territoire. Depuis lors, la commune de Couhé a formé une commune nouvelle, Valence-en-Poitou, avec quatre de ses voisines. Une nouvelle communauté de communes, plus grande, Civraisien en Poitou (28.346 habitants), a vu aussi le jour en 2017.
Après avoir récupéré la propriété des locaux du lycée, la communauté de communes a confirmé le projet, sous la forme d’un tiers lieu à vocation économique dans le but de dynamiser le cœur de la commune nouvelle de Valence-en-Poitou (4.591 habitants), située dans la zone périurbaine du Grand Poitiers. Le tiers-lieu a aussi pour ambition de renforcer l’attractivité du territoire.
Un espace coopératif et de rencontre
« Les objectifs définis par les élus consistaient à créer des espaces de travail collaboratifs partagés ou individuels avec des espaces communs, comprenant notamment des salles de réunion et de convivialité », spécifie Francis Souchaud le directeur général administratif (DGA) en charge du pôle attractivité de la communauté. En plus de ces activités, les locaux de 450 m2 doivent accueillir une antenne saisonnière de l’office du tourisme intercommunal, une boutique de produits locaux, des formations et un espace public numérique pour lutter contre l’illectronisme : l’illettrisme numérique. « Le tiers lieu se fixait aussi pour objectifs d’accueillir des forums socio-économiques, de nouer des partenariats avec les acteurs du territoire et des coopérations avec d’autres tiers lieux », ajoute le DGA.
Une démarche multipartenariale
La démarche de coconstruction du tiers-lieu a mobilisé de nombreux partenaires : Club des entreprises du Sud-Vienne, Union des commerçants de Valence-en-Poitou, Coopérative régionale des tiers-lieux, chambres consulaires, associations locales, Maison des entreprises du territoire, Mission locale, centre de formation Indigo… Les travaux de réhabilitation du lycée ont démarré en 2018, sous maîtrise d’ouvrage de l’intercommunalité.
Deux conventions organisent la gouvernance
La gouvernance du tiers-lieu est suivie par la commission de développement économique du Civraisien-en-Poitou et assurée au quotidien par l’association L’Ouvre-Boîtes, créée en 2018. En mai 2019, elle a signé une convention de gestion avec la communauté de communes, puis en septembre une convention de partenariat, qui fixe le montant du loyer annuel versé par l’association à la communauté à 10.000 euros. Afin de vérifier la faisabilité du projet et de sa mise en œuvre, l’association a bénéficié d’une étude cofinancée par la Caisse des Dépôts et la région Nouvelle-Aquitaine.
Quelques écueils de conception et de fonctionnement
La mise sur pied d’un tiers-lieu comme celui de Valence-en-Poitou a exigé de surmonter quelques difficultés : « La mobilisation des financements nous a pris beaucoup de temps, de même que l’implication des partenaires locaux, qui ne sont pas toujours immédiatement conscients des avantages d’une telle structure. Il a fallu aussi travailler à faire converger les objectifs entre la communauté de communes, maître d’ouvrage propriétaire des lieux, et l’association gestionnaire », précise le DGA. Parmi les autres difficultés rencontrées, figure la question du travail bénévole de l’association qui présente inévitablement des limites en termes de temps consacré à la prospection et au développement des outils de communication pour faire connaître le tiers-lieu et assurer son fonctionnement.
Nouvelle gouvernance et recentrage sur les objectifs clés
« Plus d’un an après l’ouverture de ce tiers-lieu, les premiers enseignements ne sont pas encore très évidents en raison des deux confinements déjà vécus et d’une situation sanitaire qui ne s’est pas encore normalisée », indique Francis Souchaud. En juin 2020, une nouvelle gouvernance a été mise en place pour recentrer les activités sur la location d’espaces de coworking, l’ouverture d’un espace public numérique pour lutter contre l’illectronisme, la création d’une boutique de produits locaux et la mutualisation de projets avec les tiers lieux voisins. Dans le cadre de cette nouvelle gouvernance, un collège de représentants élus de la commune nouvelle et de la communauté de communes devrait intégrer le conseil d’administration, afin de mieux répondre aux attentes majeures du territoire.
Un rebond se prépare
En outre, pour assurer la viabilité économique du tiers lieu mise à mal par la crise sanitaire, des mesures ont été prises, afin d’alléger les charges de l’association gestionnaire, indique le DGA : « Nous l’avons exonérée de loyer pendant les confinements, une subvention de 8.000 euros lui a été versée et nous réfléchissons à une réduction de loyer. Nous allons aussi compléter le parc informatique et les outils numériques. » Un Fablab itinérant est à l’étude, en coopération avec un autre tiers lieu, dans le cadre d’un appel à projet en cours. Enfin, la montée en puissance du télétravail pourrait représenter une belle opportunité de développement pour cet espace, très proche de la communauté urbaine de Poitiers.
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