L'Union européenne a adopté le 6 mars sa contribution pour la conférence de Paris sur le Climat, avec un engagement de réduire d'ici à 2030 d'au moins 40% ses émissions de gaz à effet de serre, par rapport à 1990. "Il y a un accord, mais ça n'a pas été une mince affaire", a déclaré le commissaire européen en charge du Climat, Miguel Arias Canete, à l'issue d'une réunion avec les ministres de l'Environnement de l'UE à Bruxelles. L'offre de l'UE, qui est responsable de 9% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, a été envoyée au secrétariat de l'ONU, a précisé le commissaire.
"L'Europe est le premier continent à déposer sa contribution, comme cela a été demandé par les Nations Unies", s'est félicité la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal. Les ministres se sont mis d'accord sur "la liste de toutes les actions concrètes et de tous les secteurs économiques concernés par cet effort", a-t-elle expliqué. La liste détaille les gaz à effet de serre pris en compte, énonce les secteurs industriels et inclut l'agriculture et les déchets. "Ce n'était pas du tout évident", a souligné la ministre. L'Irlande a bataillé pour obtenir que les émissions des terres et des forêts soient incluses dans l'offre de l'UE. Cette disposition est critiquée par les écologistes. "Les émissions de LULUCF (utilisation des terres et des forêts) ne doivent pas être comptabilisées dans les objectifs de réduction des pays, car cela signifierait diminuer de 4% des objectifs de réduction déjà bas", s'est insurgé l'eurodéputé Vert français Yannick Jadot.
"Un pas très important a été franchi aujourd'hui sur la route de Paris-Climat", a estimé Ségolène Royal. "L'Europe a pris ses responsabilités. Elle peut entraîner le reste du monde", a-t-elle affirmé. Les gouvernements engagés dans les négociations internationales se sont fixé depuis 2009 l'objectif de contenir l'élévation de la température mondiale à +2 degrés d'ici la fin du siècle par rapport aux niveaux d'avant la révolution industrielle.
Les pays "en mesure de le faire" doivent annoncer leur engagement, appelé contribution nationale, avant le 31 mars. L'accord recherché pour la conférence de Paris, prévue en décembre, "ne doit pas être au rabais", a affirmé Ségolène Royal. Les Etats-Unis, qui représentent 12% des émissions mondiales, ont annoncé leur intention de les réduire de 26 à 28% en 2025 par rapport à leur niveau de 2005. La Chine, responsable de 25% des émissions, promet de les stabiliser en 2030. Mais aucun des trois grands émetteurs ne prend la même date de référence, ce qui pose un problème pour comparer les efforts, souligne la Commission européenne. "Je souhaite qu'il n'y ait pas de procès d'intention fait à tel ou tel pays. Les Etats-Unis ont fait des déclarations sur leur ambition au regard de leur responsabilité dans le réchauffement climatique. Attendons les contributions écrites pour voir si elles sont suffisamment précises, suffisamment crédibles pour atteindre les objectifs", a insisté Ségolène Royal. "La première contribution écrite, et la seule pour l'instant, est celle de l'Union européenne. Nous espérons qu'elle va faire des émules", a-t-elle ajouté. La base de l'engagement de l'UE est constituée par le paquet climat-énergie adopté en 2008, avec l'engagement contraignant de l'UE pour 2020 de réduire ses émissions de 20% par rapport à leurs niveaux de 1990, un objectif aujourd'hui pratiquement atteint.
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