Les cots annuels lis au changement climatique risquent d'atteindre plusieurs milliards d'euros

Publi le6 novembre 2009 Environnement, Energie, Cohsion des territoires, Dveloppement conomique, Tourisme, culture, loisirs, Amnagement et foncier, urbanisme Si aucune mesure d'adaptation n'est prise, les cots annuels lis au changement climatique pourraient atteindre plusieurs milliards d'euros, selon le rapport 2009 de l'Observatoire national sur les effets du rchauffement climatique (Onerc) remis au ministre de l'Ecologie,


Si aucune mesure d'adaptation n'est prise, les coûts annuels liés au changement climatique pourraient atteindre plusieurs milliards d'euros, selon le rapport 2009 de l'Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (Onerc) remis au ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, le 5 novembre. Les grandes lignes de ces travaux avaient été dévoilées fin septembre (voir notre article ci-contre). Dans son rapport définitif, l'Observatoire, qui s'appuie sur un groupe d'expertise pluridisciplinaire, précise qu'il n'a pas retenu les scénarios les plus pessimistes du Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat (Giec). Mais ses analyses de dix secteurs clés montrent que les conséquences du réchauffement peuvent être très lourdes.
La remontée du niveau de la mer pourrait concerner plusieurs milliers de personnes. Pour la seule région Languedoc-Roussillon, la destruction des logements exposés pourrait coûter plusieurs dizaines de milliards d'euros. Le risque de submersion marine lié à une élévation d'un mètre du niveau de la mer d'ici 2100, représenterait un coût patrimonial pour les routes nationales métropolitaines pouvant atteindre 2 milliards d'euros.
Dans l'agriculture, l'Onerc estime que la multiplication d'évènements de type canicule 2003 pourrait représenter à la fin du siècle un coût de plus de 300 millions d'euros par an pour une culture comme le blé. La viticulture sera également affectée avec des disparités territoriales fortes et des effets sur la qualité des vins. Le tourisme serait également perdant, avec des températures trop élevées dans le sud l'été, et la diminution du manteau neigeux dans les Alpes l'hiver.
L'eau viendrait à manquer : l'Onerc table sur un déficit de l'ordre de 2 milliards de m3 par an pour la satisfaction des besoins actuels de l'industrie, de l'agriculture et de l'alimentation en eau potable à l'horizon 2050.
Dans certains cas, le réchauffement pourrait avoir des effets contradictoires. Ainsi, dans le secteur forestier, l'augmentation des températures et du taux de CO2 dans l'atmosphère devraient entraîner dans un premier temps une hausse de productivité. Mais ces gains de productivité risquent d'être annulés rapidement par des pertes liées aux incendies et à la sécheresse. Et après 2050, la tendance serait clairement défavorable, notamment dans le sud de la France. De même, en ce qui concerne la consommation énergétique, la réduction du chauffage en hiver pourrait représenter une économie d'énergie de l'ordre de 3%, mais le développement de la climatisation l'été amputerait de moitié ces économies, prévoit l'Onerc.

L'Observatoire souligne aussi que tous les territoires ne seront pas touchés de la même façon par le changement climatique. Le littoral, les zones urbaines, la montagne et la forêt, de par leur spécificité - importance des activités économiques, de la densité démographique ou de la biodiversité - sont ceux où les enjeux sont les plus forts. Le rapport insiste donc sur la nécessité d'aider tous les acteurs de ces territoires dans "l'apprentissage  de la vulnérabilité". Cela risque d'être d'autant plus long et complexe que les publics susceptibles d'être touchés par les impacts du changement climatique ne sont pas a priori homogènes. 

Ce rapport de l'Onerc - le troisième du genre après celui de 2006 sur la stratégie d'adaptation au changement climatique et celui de 2007 sur les risques sanitaires - alimentera la concertation pour préparer le prochain plan national d'adaptation au changement climatique qui sera engagée avant la fin 2009, a assuré le ministère de l'Ecologie. Conformément aux dispositions de la loi de programmation relative à la mise en oeuvre du Grenelle de l'environnement (Grenelle 1), ce plan devra être élaboré au plus tard en 2011. Pour Jean-Louis Borloo, "il nous faut bâtir une stratégie de long terme qui seule permettra l'adaptation de notre société au changement climatique, par une action en profondeur dans des secteurs où les décisions d'aujourd'hui engagent fortement l'avenir : transports, bâtiments, aménagement, énergie, sylviculture, agriculture...".

Anne Lenormand

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