la preuve par des mesures (43)

"Sur notre territoire, certains artisans peuvent tre tents de dmnager car ils perdent des clients : faute de rseau mobile sur leur lieu de travail, ils ntaient jamais joignables. Et dans certains villages, cest la double peine : ni connexion mobile, ni haut dbit fixe", souligne Adrien Gouteyron, ancien vice-prsident du Snat et maire de

"Sur notre territoire, certains artisans peuvent être tentés de déménager car ils perdent des clients : faute de réseau mobile sur leur lieu de travail, ils n’étaient jamais joignables. Et dans certains villages, c’est la double peine : ni connexion mobile, ni haut débit fixe", souligne Adrien Gouteyron, ancien vice-président du Sénat et maire de Rosières. Aussi, quand le gouvernement a annoncé début 2018 vouloir en finir avec "le mobile qui ne passe pas", les élus du territoire du Puy-en-Velay ont-ils décidé de pousser le dossier, en l’étayant par des preuves incontestables.

11 communes évaluées

La toute jeune communauté d’agglomération du Puy-en-Velay, élargie en janvier 2017 à 77 communes, n’a pas la compétence télécom. C’est pourquoi, elle a opté pour laisser les élus de l’ex-communauté de communes de l’Emblavez piloter ce dossier. "Une telle démarche est plus rapide à 11 qu’à 77 communes", précise l’élu.

Se faire entendre des pouvoirs publics

"Nous ne nous reconnaissons pas dans les cartes des opérateurs, car une commune est considérée comme couverte dès lors que le centre-bourg capte le réseau alors que toute une partie ne capte rien", explique l’animateur TIC Stéphane Souton, qui a suivi le dossier. Mais pour des maires ruraux, toute la difficulté est de se faire entendre auprès des multiples parties prenantes à l’aménagement numérique de leur territoire : préfet, réseau d’initiative publique, opérateurs et, bien évidemment, l’agglomération dont ils dépendent.

Des mesures selon un maillage serré

Après avoir envisagé un temps de réaliser les mesures en interne, les communes ont décidé de recourir à un prestataire spécialisé, QoSI. La campagne de mesures s’est déroulée durant quatre jours, pendant lesquels un véhicule spécialement équipé, avec quatre téléphones mobiles identiques (un pour chacun des quatre opérateurs évalués), a sillonné le territoire : grâce à un logiciel embarqué, il a pu effectuer à intervalle régulier des mesures automatiques. Celles-ci portaient sur la possibilité effective de téléphoner, de charger une page internet et de transférer des données. "Ce protocole correspond strictement à celui utilisé par l’Autorité de régulation communications électroniques et des postes (Arcep) pour contrôler les obligations des opérateurs", souligne le prestataire. L’étude s’est attachée à mesurer la qualité de couverture partout, dans les bourgs, les hameaux, sur les routes comme dans le fond des vallons. Une exigence demandée par les élus qui estiment que le mobile est nécessaire pour tout le monde et en tous lieux.

Résultats détaillés : cinq communes très mal couvertes

Chacune des onze communes dispose désormais de résultats détaillés : taux de succès pour chaque usage (téléphoner, surfer, télécharger un document) et une cartographie est associés qui révèle concrètement pour chaque opérateur les zones mal couvertes. "Dans cinq communes, la situation est vraiment problématique, et des hameaux ne sont couverts par aucun réseau de téléphonie mobile", détaille le sénateur-maire. Les élus de la communauté d’agglomération du Puy-en-Velay ont transmis le dossier aux autres parlementaires de Haute-Loire. Les maires espèrent que ce dossier, fait dans les règles de l’art, remontera jusqu’aux instances qui doivent décider des "sites prioritaires" prévus par le "New Deal mobile" du gouvernement (voir encadré).

En attendant la décision des pouvoirs publics, les élus estiment que cette étude – qui a couté 4.000 euros partagés entre les 11 communes – a le mérite de pointer du doigt les opérateurs les moins performants. "En fonction de la carte et de leur lieu de vie, les habitants peuvent repérer ceux qu’il faut éviter. Ce qui pourrait inciter les opérateurs à améliorer d’eux-mêmes leur couverture réseau" espère l’animateur TIC.

Le "New Deal mobile" du gouvernement
Les quatre opérateurs mobiles se sont engagés à financer chacun 5.000 sites mal couverts en téléphonie mobile dans les 4 ans à venir.

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