À l’approche des vacances estivales, le ministère de l’Éducation nationale, de la jeunesse et des sports renouvelle sa campagne de communication "À nous les colos". "Chaque année, environ un million d’enfants et de jeunes partent en colonies de vacances et peuvent ainsi avoir accès à des activités sportives, linguistiques et culturelles", se félicite le ministère dans un communiqué du 31 mai 2021, rappelant que les accueils de mineurs avec hébergement sont encadrés par 43.000 animateurs titulaires du brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur en accueils collectifs de mineurs (Bafa). Cette campagne 2021 n'est cependant pas comme les autres : elle s’inscrit évidemment dans le contexte "sanitaire post-confinement". "'À nous les colos' 2021 a pour objectif de (re)mettre en avant l’intérêt des colonies de vacances auprès des enfants et de leurs familles, leurs bénéfices et enjeux d'expérience de vie collective, de mixité sociale, de découverte d’activités, etc. mais également la diversité des choix qui s’offrent à eux", est-il détaillé.
Pour cette raison, le ministère a veillé à ce que "les images et les messages évocateurs, mis en scène avec l’utilisation du préfixe "re", permettent de présenter "les colonies de vacances [...] comme autant de moments de vie, de joie et de partage". Il sait pour autant qu'il faudra répondre "aux nouvelles angoisses potentielles des parents" mais se refuse à jamais utiliser de termes anxiogènes comme "sécurité", "sanitaires", "mesures", ou encore "protocole".
"Face à la persistance des enjeux de la crise sanitaire et dans le prolongement des actions menées dans le cadre de la continuité pédagogique", le ministère annonce également qu'il reconduit l’opération "Vacances apprenantes" pour les vacances d’été 2021. "Les colos apprenantes" - qui font partie de ce dispositif - associent "renforcement des apprentissages et activités de loisirs autour de la culture, du sport, du développement durable". Le ministère espère qu'à travers ce dispositif, "enfants et jeunes puissent mettre à profit les deux mois de vacances d’été pour consolider leur savoir et aborder la rentrée scolaire dans de bonnes conditions". Proposées lors des vacances d’été et d’automne 2020, elles sont remises en place pour l’été 2021.
L’État et les collectivités prennent en charge jusqu’à 500 euros pour une semaine en cas d'éligibilité de la famille. Pour le savoir, les familles peuvent s'adresser au service jeunesse des mairies. Certaines associations localement peuvent également porter cette opération. Si la famille n'est pas éligible, l'enfant peut toutefois être inscrit, comme pour une colonie classique. Dans ce cas, les aides comme celles de la CAF, ainsi que les chèques-vacances, peuvent être utilisés pour le règlement.
"Il faut un PassColos"
Jeudi 27 mai, la confédération La Jeunesse au plein air, qui rassemble 35 fédérations du secteur éducatif, a demandé au gouvernement la création d'un "PassColos d'un montant de 300 euros pour tous les enfants âgés de 9/10 ans". "Il y a aujourd'hui un Pass Culture, Pass'Sport, il faut un PassColos", a insisté Anne Carayon, directrice générale de la Jeunesse au plein air (JAP). La JAP "doit rencontrer en juin le ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse Jean-Michel Blanquer, et la secrétaire d'État Sarah El Haïry", a-t-elle poursuivi. "Il est dommageable que des enfants arrivent au collège sans être jamais partis en séjour collectif", a estimé Christian Dominé, président de la JPA. Selon l'organisation, 836.000 élèves de 9 ans, issus de toutes les classes sociales, pourraient ainsi bénéficier du PassColos, dont le coût total est estimé à 250 millions d'euros, a détaillé la JPA.
Depuis dix ans, les colonies de vacances ont moins la cote et "le nombre de départs s'est stabilisé à un point bas", relève l'organisation. 75% des personnes sondées (contre 80% dans une enquête précédente publiée en 2011) pensent que les colonies de vacances "contribuent à l'éducation de (leur) enfant, à (leur) apprentissage de la vie" et ce, quasiment dans des proportions égales dans toutes les catégories sociales, selon l'enquête. Parmi les freins avancés figure en première place le prix (27% des familles pauvres justifient ainsi leur refus de la colonie, contre 5% des aisées).
"Les colonies de vacances sont des étapes essentielles pour les jeunes, en leur offrant souvent leurs premières expériences de vie hors du cadre familial", a déclaré Sarah El Haïry, secrétaire d’État chargée de la jeunesse et de l’engagement, dans le communiqué du ministère du 31 mai mesurant combien le quotidien des jeunes "a été bouleversé ces quinze derniers mois et ces vacances doivent être l’occasion de se retrouver, de faire des rencontres et de nouvelles découvertes ". Une raison de plus pour étudier l'idée d'un PassColos ? "Plus de 3 millions d’enfants ne partent pas en vacances", estime le ministère. Et 4 millions d’enfants selon la JAP.
(1) L'enquête de l'Ifop a été réalisée auprès d'un échantillon représentatif de 1.003 personnes, parents d'enfants âgés entre 7 et 15 ans, selon la méthode des quotas, et interrogées par questionnaire auto-administré en ligne du 11 au 17 mai.
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