Avec son "PIF", Lons-le-Saunier (39) mise sur l'information des familles

Informe de l'exprimentation lance par le ministre de la Famille et de l'Enfance sur la cration de Points info famille, la ville de Lons-le Saunier (Jura) se porte candidate. Ce choix ne doit rien au hasard. "Depuis plusieurs anne, la ville dispose d'un centre social qui dveloppe de nombreuses actions en faveur de la jeunesse

Informée de l'expérimentation lancée par le ministère de la Famille et de l'Enfance sur la création de Points info famille, la ville de Lons-le Saunier (Jura) se porte candidate. Ce choix ne doit rien au hasard. "Depuis plusieurs année, la ville dispose d'un centre social qui développe de nombreuses actions en faveur de la jeunesse et de la famille", explique Michel Ganneval, responsable du Point info famille (PIF). Baptisée "la Maison commune", cette structure associative est cogérée par le Ccas. En janvier 2004, la ville monte son dossier en vue d'une labellisation. Il transite par l'Union nationale des centres communaux d'action sociale (Unccas), puis est étudié par les services du ministère de la Famille. En mars, le dossier est accepté et le PIF reçoit officiellement son label. Le local mis à la disposition du PIF par la Maison commune peut alors arborer à l'entrée le logo officiel "info-famille" créé par le ministère. Lons-le-Saunier devient ainsi l'un des quinze sites retenus pour l'expérimentation. Il est le seul à être piloté directement par un Ccas, les autres étant gérés par une commune ou une structure intercommunale, une CAF, une Ddass ou une association. Pour Michel Ganneval, le choix de Lons-le Saunier s'explique aussi par l'existence d'un partenariat ancien avec les acteurs locaux impliqués dans les actions en faveur de la famille : "Le PIF fait partie de la convention d'objectifs passée avec plusieurs partenaires dans le cadre de la politique de la ville."

Accueil, orientation, rencontres

En pratique, le Point info famille propose plusieurs services centrés sur les multiples aspects de la vie familiale et la parentalité. De l'orientation scolaire à la recherche d'emploi, en passant par l'aide aux devoirs, l'alphabétisation, les loisirs des enfants et des parents, la santé, les modes de garde ou encore l'information sur les droits sociaux, les services proposés sont nombreux. "Notre activité est triple. Il s'agit avant tout d'accueillir et d'informer les parents ou de les orienter vers les structures susceptibles de répondre rapidement à leurs besoins", souligne Michel Ganneval. Pour l'information du public, le PIF dispose de neuf ordinateurs en libre accès dotés d'une connexion internet à haut débit. Seuls ou aidés par un animateur, les parents peuvent effectuer des recherches ou des démarches en ligne auprès des différentes administrations. L'accès à l'information repose également sur la présence d'un centre de documentation proposant des publications et des brochures abordant différents thèmes (scolarité, emploi, logement, loisirs...). En plus de l'information disponible sur place, le PIF propose régulièrement des permanences assurées par des partenaires sur un thème particulier. Ainsi, une fois par trimestre, un agent de la CAF est présent pour répondre aux interrogations des parents, notamment sur les questions relatives à la déclaration trimestrielle de ressources. Un agent des impôts assurera également une permanence en fin d'année.

Pour les parents, apprendre à apprendre

Au-delà de l'information et de l'orientation, le Point info famille propose plusieurs activités centrées sur la parentalité. Un espace de parole, animé par une psychothérapeute bénévole, permet des échanges entre parents sur la grossesse, la naissance, la petite enfance ou encore sur la façon de se présenter lors d'une recherche d'emploi. Des stages intensifs destinés aux étrangers primo-arrivants sur le territoire sont également proposés dans le cadre du contrat d'accueil et d'intégration (CAI). "Notre vocation est aussi d'apprendre à apprendre. Nous aidons ainsi les parents à mieux suivre la scolarité de leurs enfants", ajoute Michel Ganneval. Par ailleurs, un écrivain public assure une permanence régulière. Ce service permet notamment aux parents d'être aidés pour accomplir une formalité administrative, comme la rédaction d'un courrier, le remplissage d'un formulaire ou encore la constitution d'un dossier en vue d'une demande d'allocation ou d'aide financière.
Le fonctionnement du PIF est assuré par cinq personnes. En plus de son responsable, la structure compte une assistante sociale chargée de la coordination, une animatrice, un écrivain public, un animateur chargé du pôle informatique et une conseillère en économie sociale et familiale, actuellement en contrat de qualification. A l'issue de cette première année de fonctionnement, le Cccas compte bien poursuivre l'expérience et bénéficier du renouvellement de son label pour l'année prochaine.


Pascal Clouet / PCA pour Localtis


 "Agir en complémentarité"


 

Michel Ganneval, est responsable du Point info famille de Lons-le-Saunier. Il dresse un premier bilan de cette action expérimentale et envisage quelques aménagements possibles en vue de sa pérennisation l'année prochaine.

Quel bilan tirez-vous de cette première année de fonctionnement ?

Notre objectif est atteint. La création du PIF a permis de répondre aux importants besoins d'information des parents et des familles. Plus de 700 personnes fréquentent régulièrement la structure et nous traitons un grand nombre de demandes. C'est la preuve que nous apportons un réel service. Le PIF prolonge parfaitement les actions proposées par la ville dans le domaine de la famille, de l'enfance et de la jeunesse. La structure permet de garantir un accès simplifié aux informations utiles aux familles, de faciliter leur orientation vers des partenaires locaux capables de répondre précisément aux différentes demandes et d'accompagner les parents dans leurs démarches. Elle permet aussi - grâce au travail réalisé par notre équipe d'intervenants - de mieux appréhender le rôle éducatif des parents et les difficultés familiales auxquelles ils peuvent être confrontés.

Quelle place accordez-vous aux partenaires ?

Si la création du Point info famille relève de la volonté de la ville de disposer d'un outil performant au service des familles, son fonctionnement repose largement sur l'implication des partenaires présents dans le département. Tout d'abord, la demande de labellisation du PIF s'est faite avec le soutien du Réseau d'écoute, d'appui et d'accompagnement des parents (REAAP), piloté par la CAF du Jura et chargé de coordonner les initiatives en faveur des parents et du soutien à la parentalité dans le département. Ensuite, les partenaires sont impliqués à divers niveaux dans le fonctionnement de la structure. Certains assurent des permanences dans nos locaux, d'autres sont sollicités pour la mise en place d'actions ponctuelles. Les échanges sont riches et nombreux. Notre volonté est vraiment d'agir en complémentarité avec les associations (Adil, Udaf, Croix-Rouge...) et les acteurs institutionnels (CAF, MSA, conseil général, inspection d'Académie, Ddass, Fasild, Afpa, Greta...).

Allez-vous poursuivre cette expérience ?

C'est bien l'intention de la ville. Après cette phase expérimentale et dans le cadre de la généralisation des Points info famille souhaitée par la délégation interministérielle à la Famille, nous préparons actuellement notre dossier de demande en vue de prolonger notre labellisation. Nous réfléchissons notamment aux possibilités de renforcer notre présence au plus près du terrain. Lons-le-Saunier compte 20.000 habitants, soit 10% de la population du Jura. Or certains partenaires, dont la MSA, souhaitent que nous renforcions notre présence en milieu rural, afin de répondre à un besoin de proximité et de couvrir un secteur géographique plus important. Je pense que le PIF doit prendre en compte ce contexte local, en offrant un accès plus facile au plus grand nombre. Nous travaillons dans ce sens et l'année 2005 devrait voir la signature de conventions avec de nouveaux partenaires.


 

 Une expérimentation sur quinze sites en France


Figurant parmi les propositions de la Conférence de la famille organisée en 2003,

la création des Points info famille a fait l'objet d'une expérimentation sur quinze sites durant l'année 2004, en vue d'une généralisation à l'ensemble du territoire prévue pour 2005.

Le groupe de travail sur les services à la famille et le soutien à la parentalité - présidé par Françoise de Panafieu, députée-maire du 17e arrondissement de Paris - proposait la création de lieux d'accueil, d'information et d'orientation permettant aux familles d'accéder gratuitement à une information complète, actualisée et généraliste sur les services, les droits et les aides auxquels elles peuvent prétendre. Comme le précisait le groupe de travail, l'objectif de ces structures - baptisées Points info famille - n'était pas de se substituer aux associations et aux institutions (CAF, MSA...) qui proposent déjà une information, mais d'orienter les familles vers ces dispositifs. A ces missions d'orientation et d'information, a été ajoutée l'aide directe apportée aux familles grâce à la mise en place d'actions ou de services sur des thèmes particuliers : modes de garde, soutien de la parentalité, conseil conjugal médiation familiale...
Lancée à titre expérimental en 2004, la création des Points info famille fait l'objet d'une labellisation préalable. Les quinze opérateurs gestionnaires de PIF retenus dans le cadre de l'expérimentation doivent respecter plusieurs obligations, et notamment se conformer à la charte des Points info famille qui en fixe les principes de fonctionnement et à un cahier des charges qui définit les missions et les finalités de chacun d'eux. En 2004, quinze PIF ont été labellisés. Six d'entre eux sont mis en oeuvre à l'initiative de communes (Angers, Troyes, Annecy-le-Vieux, la mairie du 17e) ou de communautés de communes (Saint-Valéry-en-Caux et Briançon) et un fait l'objet d'une création par un Ccas (Lons-le-Saunier). Les autres sont gérés par des CAF (Mont-de-Marsan, Nancy) ou par des associations comme l'Udaf (Aurillac et Epinal), Famille rurale (à La Pacaudière, dans la Loire), l'Ecole des parents et des éducateurs (Toulouse), la Parentèle (Bordeaux) et le Centre d'information départemental des femmes et de la famille (Limoges).

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