Vagues de chaleur plus fréquentes, précipitations plus importantes, manque ou excès d'eau… L'enjeu d'adaptation au changement climatique sera l'épicentre de la seconde séquence des Assises de l'eau qui dureront jusqu'en mars prochain (voir notre article du 12 novembre). Il fut aussi au centre du colloque organisé par les comités de bassin et agences de l'eau, le 15 novembre à Lyon. Le ministre de la Transition écologique François de Rugy y est intervenu pour réaffirmer l'importance de se doter de politiques d’adaptation efficaces. Et les sept présidents des comités de bassin métropolitains en ont profité pour lui faire passer un message : "Nous souhaitons que cette seconde phase des Assises comporte comme priorité la reconnaissance juridique de notre capacité d’initiative et de décision", ont-ils insisté dans une déclaration commune.
Un douloureux réveil
S'estimant pris en étau entre une feuille de route chargée avec des missions étendues à la biodiversité marine, terrestre et même la submersion marine et un cadre budgétaire serré, les agences de l'eau tentent un rééquilibrage sous contrainte dans leurs onzièmes programmes mais, comme l'a souligné l'ex-député et président du Comité national de l'eau Jean Launay, "la bataille financière n'est pas gagnée et la suppression du "plafond mordant" s'imposant à leurs ressources reste à obtenir". Le principe de solidarité entre bassins et en faveur des territoires ruraux y a aussi été réaffirmé par le président du comité de bassin Loire-Bretagne Thierry Burlot qui ajoute, au sujet de l'enjeu d'adaptation, "qu'on l'a trop souvent méprisé et qu'on se réveille aujourd'hui un peu douloureusement".
500 millions d'euros par an
Comme les six autres, ce bassin a adopté un plan d'adaptation au changement climatique. "Ces documents identifient les phénomènes auxquels il faut se préparer et offrent un cadre pour agir. Les solutions existent, le passage à l’action a commencé mais doit s’accentuer", indiquent les agences de l’eau. Ces dernières représentent l'un des principaux financeurs dans ce domaine. Au titre de leur nouveau programme 2019-2024, elles y investiront près de 500 millions d'euros par an. L'effort devra être porté sur les territoires les plus exposés et ceux où des cartes de vulnérabilité ont été incluses dans le plan. Ce qui peut se traduire dans des aménagements. Par exemple à Villeneuve-Saint-Georges, impactée par les crues et dont les berges ont été renaturées avec l'appui de l'agence de l'eau (Seine-Normandie) et du département (Val-de-Marne). Des "solutions s'appuyant sur la nature plutôt que sur la construction d'ouvrages", de fait souvent moins coûteuses, ont été présentées par l'agence de l'eau Seine-Normandie. "Nous travaillons sur des projets de désimperméabilisation et incitons à déconnecter les eaux pluviales des réseaux d'assainissement. Nous venons aussi de signer aux côtés d'une dizaine d'autres acteurs locaux la charte pour l'atténuation et l'adaptation portée par l'agence de l'eau Rhin-Meuse. Et dévoilerons prochainement un projet innovant de réutilisation des eaux usées traitées (Reuse)", conclut Béatrice Bulou, vice-présidente de l'Eurométropole de Strasbourg chargée de l'eau et de l'assainissement.
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