Hôpitaux engorgés, déserts médicaux croissants, "perte de sens" du métier pour les personnels : face à une "crise systémique" du secteur de la santé, Emmanuel Macron rencontrait mardi 31 mai des professionnels du secteur à Cherbourg pour le premier déplacement de son nouveau quinquennat.
Le chef de l'Etat est arrivé en fin d'après-midi au Centre hospitalier de Cherbourg avec la nouvelle ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon. Un lieu choisi pour ses réponses jugées intéressantes face à la crise des urgences, grâce à "un système de régulation".
Dans un premier temps, pour parer au plus pressé à l'approche de l'été sur le problème de l'accès aux urgences et aux soins non programmés, le chef de l'Etat a annoncé le lancement d'une mission flash de un mois confiée à François Braun, président de Samu-Urgences de France. Il s'agira pour celui-ci, a déclaré Emmanuel Macron à la presse, de "regarder partout, territoire par territoire", quels sont les "manques" et les "difficultés", de les chiffrer, et de repérer les "premières pistes" déjà à l'œuvre localement. Ou, comme le formule la lettre de mission, d'"identifier, en ville et à l’hôpital, des solutions pragmatiques, rapidement applicables au sein des territoires, afin de maintenir (…) la continuité de l’accès aux soins urgents dans les mois qui viennent, ainsi que de soutenir et accompagner les équipes qui sont mobilisées".
La mission est invitée, lors de ses déplacements, à travailler avec les professionnels de santé mais, aussi, à "associer étroitement les élus locaux". "Les solutions que vous proposerez constitueront une 'boîte à outils' opérationnelle, mobilisables dans un délai court par les territoires tout en étant personnalisables en fonction de la réalité de leurs besoins", écrit Brigitte Bourguignon. Emmanuel Macron parle de "réponses fortes dès cet été".
Voilà pour le court terme. Mais il est également demandé à la mission d'"identifier des pistes plus pérennes afin de solidifier durablement l'accès à des soins urgents et non programmés sur l'ensemble du territoire, et d'améliorer les conditions de travail des professionnels de santé". En dépassant évidemment le seul cadre de l'hôpital, l'enjeu d'ensemble étant bien celui de l'accès aux soins.
A ce titre, Emmanuel Marcon a rappelé ce qui a déjà été engagé : plan Ma santé 2022, fin du numerus clausus, sortie partielle de la tarification à l'activité, formation de davantage de paramédicaux et délégations d'actes à ces mêmes professionnels, Ségur de la santé avec ses volets revalorisations et investissement… Malgré tout cela, reconnaît-il, il y a "toujours un problème d'attractivité" et certains "quittent la profession".
Là encore, il est prévu dans les semaines qui viennent de commencer par "objectiver les choses" : "regarder les difficultés, hôpital par hôpital" et, côté médecine de ville, "passer en revue les manques, territoire par territoire", tant sur les médecins généralistes que sur les spécialistes. Sur la base de cette "cartographie" seront lancés des travaux pour établir un "cahier des charges" de "solutions nationales", selon les termes d'Emmanuel Macron.
A partir de "la fin de l'été", ces solutions devront être "déclinées dans chaque territoire, au niveau du bassin de vie", que le chef de l'Etat situe à l'échelle des quelque 1.200 intercommunalités : "L'ensemble des professionnels de santé et les élus travailleront ensemble" pendant quelques mois pour "bâtir des solutions très concrètes, adaptées à leur territoire". Le tout devant aboutir à "une contractualisation".
Des financements suivront, a assuré le président : les choses seront "déclinées budget après budget, de manière pluriannuelle", sachant par ailleurs que "c'est maintenant" que les crédits du volet investissement du Ségur "vont arriver sur le terrain".
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